Prendre soin de ses dents ne se limite pas à arborer un joli sourire. Derrière chaque brossage, c’est une véritable prévention contre de nombreuses maladies chroniques qui se joue. Des études scientifiques récentes démontrent qu’une bonne santé bucco-dentaire est intimement liée à l’état général de notre organisme.
La bouche : porte d’entrée vers la santé globale
Mastiquer, parler, rire… Notre bouche est un carrefour sensoriel et fonctionnel. Pourtant, malgré des campagnes de sensibilisation, l’hygiène bucco-dentaire reste insuffisante chez beaucoup de Français.
Un saignement de gencives peut sembler bénin, mais il s’agit souvent du premier signe de gingivite, une inflammation qui, si elle n’est pas traitée, peut évoluer en parodontite. À ce stade, les bactéries migrent dans l’organisme, favorisant des maladies cardiovasculaires, le diabète ou encore des troubles cognitifs.
L’impact des dents sur le reste du corps
Des dents en mauvais état peuvent impacter bien au-delà de la cavité buccale :
- Maladies cardiovasculaires : Des études montrent que les bactéries buccales peuvent pénétrer dans la circulation sanguine, contribuant à la formation de plaques d’athérome et augmentant le risque d’infarctus et d’AVC.
- Diabète : La parodontite aggrave l’insulino-résistance, compliquant la gestion de la glycémie. Inversement, un diabète mal contrôlé favorise l’inflammation des gencives.
- Dénutrition et fonte musculaire : Des dents absentes ou douloureuses compliquent la mastication, entraînant une alimentation moins variée et un risque accru de dénutrition, surtout chez les personnes âgées.
Les bactéries migrent dans le cerveau
Plusieurs travaux ont révélé un lien étonnant entre la redoutable bactérie Porphyromonas gingivalis et la maladie d’Alzheimer. Une étude publiée dans la revue Plos One a montré que des souris soumises à cette bactérie développaient des signes typiques de neurodégénérescence (plaques amyloïdes, perte neuronale). Les chercheurs ont retrouvé la bactérie dans leur hippocampe, région clé de la mémoire.
En 2019, une étude internationale sur des tissus cérébraux humains a confirmé cette découverte. Des protéines toxiques, les gingipaïnes, sécrétées par Porphyromonas gingivalis, ont été identifiées dans les neurones de patients atteints d’Alzheimer. Bien qu’aucun lien de causalité direct n’ait été établi, ces résultats suggèrent que la parodontite non traitée pourrait contribuer au développement de maladies neurodégénératives.
Un lien avec d’autres maladies inflammatoires
Des recherches ont également mis en lumière des associations entre les maladies parodontales et certaines maladies inflammatoires chroniques comme la maladie de Crohn et la polyarthrite rhumatoïde. Ces pathologies apparaissent plus fréquemment chez les personnes souffrant de parodontite. Bien que les études soient encore limitées, les chercheurs supposent qu’un microbiote buccal déséquilibré favorise la libération de cytokines pro-inflammatoires, aggravant ces maladies.
Prévention et bons gestes au quotidien
Heureusement, il est possible de protéger ses dents et, par extension, sa santé globale grâce à des gestes simples :
- Brossage minutieux : Deux minutes, deux fois par jour, avec une brosse souple et un dentifrice fluoré.
- Fil dentaire ou brossettes : Pour atteindre les zones que la brosse ne peut nettoyer.
- Consultations régulières : Une visite annuelle chez le dentiste, même sans douleur apparente, permet de prévenir les complications.
- Alimentation équilibrée : Privilégier les fruits, légumes et céréales complètes, tout en limitant les sucres rapides.
Une responsabilité partagée
Protéger ses dents, c’est investir dans sa longévité. En vieillissant, conserver une bonne santé bucco-dentaire est un atout précieux pour préserver son autonomie et sa qualité de vie. Chaque petit geste quotidien compte et permet d’éviter des pathologies lourdes de conséquences.
Votre sourire est précieux, mais votre santé l’est encore plus. Prenez-en soin dès aujourd’hui !
