Et si ne pas manger pendant quelques heures pouvait aider notre cerveau à mieux vieillir ? C’est ce que suggère une étude récente publiée dans Nutrients (juillet 2025). Les chercheurs y montrent que le jeûne intermittent pourrait ralentir l’apparition ou la progression de maladies neurodégénératives comme Alzheimer ou Parkinson.
Mais comment cela fonctionne-t-il ? Et surtout, est-ce accessible à tous ? On vous explique tout.
Le jeûne intermittent, c’est quoi exactement ?
Le jeûne intermittent (ou intermittent fasting, IF) consiste à alterner des périodes de jeûne (sans manger) avec des périodes d’alimentation. Il existe plusieurs méthodes, les plus courantes étant :
- Le 16:8 : on mange pendant 8 heures (par exemple de 10h à 18h) et on jeûne pendant 16 heures.
- Le 5:2 : on mange normalement 5 jours par semaine, et on réduit fortement les calories 2 jours non consécutifs.
- Le jeûne un jour sur deux.
Ce n’est pas un régime, mais un rythme alimentaire. Et selon les chercheurs, ce rythme stimule plusieurs mécanismes bénéfiques pour notre cerveau.
Un impact direct sur le cerveau via… le ventre !
On parle de plus en plus de l’axe intestin-cerveau. En résumé, notre microbiote (les milliards de bactéries dans nos intestins) influence fortement notre santé mentale et cognitive.
Le jeûne intermittent favorise la croissance de bonnes bactéries comme Akkermansia ou Bifidobacterium.
Ces bactéries produisent des acides gras à chaîne courte (comme le butyrate), qui :
- renforcent la barrière intestinale (moins de toxines qui passent dans le sang),
- réduisent l’inflammation dans le cerveau,
- stimulent la production de BDNF, une protéine essentielle à la mémoire et à la plasticité neuronale.
Moins d’inflammation, plus de nettoyage cérébral
Avec l’âge, notre organisme est souvent en état d’inflammation chronique de bas niveau (appelé « inflammaging »). Cela favorise les maladies neurodégénératives.
Le jeûne intermittent :
- réduit les marqueurs inflammatoires comme la CRP,
- stimule l’autophagie, un processus de « nettoyage » des cellules, qui permet d’éliminer les protéines toxiques comme la bêta-amyloïde (dans Alzheimer) ou l’alpha-synucléine (dans Parkinson),
- améliore la santé des mitochondries, les centrales énergétiques de nos cellules.
Le bon timing compte aussi : la force du rythme circadien
Notre corps suit une horloge biologique. Manger à des horaires réguliers (et éviter de manger tard le soir) synchronise notre métabolisme, améliore le sommeil, l’humeur et… la mémoire !
Le jeûne intermittent, surtout lorsqu’il est pratiqué en journée (par exemple de 8h à 16h), renforce ce rythme circadien, ce qui :
- améliore le sommeil profond,
- favorise le drainage du cerveau (glymphatique),
- réduit l’inflammation cérébrale nocturne.
Alzheimer, Parkinson, SLA : des résultats prometteurs
Des études sur des animaux montrent que le jeûne intermittent :
- réduit les plaques amyloïdes dans Alzheimer,
- protège les neurones dopaminergiques dans Parkinson,
- améliore la mémoire et la concentration,
- réduit le stress oxydatif et soutient les neurones face au vieillissement.
Chez l’humain, les premières études (encore limitées) montrent aussi des bénéfices sur la mémoire et certains biomarqueurs.
À qui s’adresse le jeûne intermittent ?
Le jeûne intermittent n’est pas fait pour tout le monde. Il doit être adapté en cas de :
- diabète ou traitements médicamenteux,
- personnes âgées fragiles,
- troubles du comportement alimentaire,
- maladies chroniques.
Avant de l’adopter, mieux vaut en parler à un professionnel de santé. Et surtout, il doit s’inscrire dans une hygiène de vie globale : alimentation de qualité, activité physique, bon sommeil, lien social.
En résumé
- Le jeûne intermittent modifie le microbiote intestinal et réduit l’inflammation.
- Il favorise le nettoyage des protéines toxiques dans le cerveau.
- Il améliore la mémoire, le sommeil et l’humeur.
- Il pourrait prévenir ou ralentir des maladies comme Alzheimer ou Parkinson.
Ce n’est pas une solution miracle, mais une piste sérieuse, soutenue par la science.
Disclaimer
Les informations présentées dans cet article sont issues d’études scientifiques récentes et ont un but exclusivement informatif. Elles ne remplacent en aucun cas un avis médical personnalisé.
Le jeûne intermittent peut avoir des effets bénéfiques, mais il n’est pas adapté à toutes les personnes, notamment en cas de pathologie chronique, de prise de médicaments, de troubles alimentaires ou de fragilité liée à l’âge.
Avant de modifier vos habitudes alimentaires, consultez un professionnel de santé (médecin, nutritionniste ou diététicien) afin d’évaluer ce qui est adapté à votre situation.