Le jeûne intermittent : aide les athlètes à mieux vieillir ?

Le jeûne intermittent aide les athlètes à mieux vieillir

En bref

  • Manger dans une fenêtre de 8 à 12 heures (type 16:8) n’a pas montré de baisse de performances dans les études, parfois même de petits gains (meilleur rapport puissance/poids).
  • Souvent observé : moins de masse grasse, masse musculaire préservée, meilleur contrôle de la glycémie sur 24 h.
  • Des signaux biologiques (autophagie, BDNF, SIRT1) sont encourageants, mais les preuves “anti-âge” restent préliminaires (essais courts, petits effectifs).
  • Ce n’est pas une solution universelle : à adapter à votre santé, à votre entraînement et à vos sensations.

⚠️ Disclaimer

C’est quoi exactement ?

Le jeûne intermittent au format alimentation restreinte dans le temps (ART) consiste à regrouper tous ses repas dans une fenêtre fixe chaque jour (par ex. 12 h–20 h) et à ne rien consommer (calories) en dehors.
Les formats les plus courants :

  • 16:8 : 8 h pour manger, 16 h de jeûne
  • 14:10 : 10 h pour manger
  • versions plus “étroites” (18:6, 22:2) – réservées aux personnes très habituées

Ce que montrent les études, simplement

1) Performances : pas de baisse, parfois un petit plus

Sur quelques semaines, les performances sont maintenues et, chez certains sportifs, légèrement améliorées (meilleur rapport puissance/poids, gains à l’entraînement fractionné).
Message clé : bien conduit, l’ART ne sabote pas vos séances.

2) Composition corporelle : la balance bouge du bon côté

Plusieurs essais notent une diminution de la masse grasse avec préservation de la masse musculaire.
Souvent, les gens mangent 10–20 % de calories en moins spontanément (moins de grignotage tardif).

3) Métabolisme : glycémie plus “lissée”

On observe fréquemment :

  • Glycémie nocturne plus basse,
  • Pics après repas moins hauts,
  • Plus d’oxydation des graisses.
    Astuce corroborée : dîner plus tôt semble aider la glycémie du lendemain.

4) Cellules et “entretien interne”

Des essais très courts chez non-sportifs montrent des signaux compatibles avec l’autophagie (le “nettoyage” cellulaire) et la plasticité cérébrale (hausse du BDNF).
Soyons honnêtes : cela ne prouve pas un ralentissement du vieillissement, mais c’est prometteur.

Pour qui c’est intéressant ?

  • Actifs de 45 ans et + voulant réduire la masse grasse sans sacrifier l’énergie.
  • Personnes qui s’entraînent régulièrement et souhaitent mieux gérer leur glycémie (sous avis médical si traitement).
  • Ex-sportifs de force/puissance qui veulent prévenir la prise de poids ou un terrain pré-diabétique.

Et pour qui c’est à éviter (ou à encadrer) ?

  • Diabète traité, troubles alimentaires passés ou présents, grossesse/allaitement, pathologies sous suivi : parlez-en à votre médecin.
  • En cas de travail posté, de fatigue marquée ou de symptômes d’hypoglycémie, adaptez prudemment ou renoncez.

Comment essayer sans se compliquer la vie

Choisir un format doux (14:10 ou 16:8)

  • Exemple 16:8 : 12 h–20 h (déjeuner, collation, dîner tôt).
  • Ou 10 h–18 h si vous préférez petit-déjeuner + déjeuner + goûter et dîner très léger.

Placer l’entraînement dans la fenêtre (si possible)

  • Séance en fin de matinée ou l’après-midi, puis repas de récupération dans l’heure qui suit.
  • Si vous vous entraînez tôt : boisson protéinée ou petit encas juste après (si autorisé par votre fenêtre), puis vrai repas au début de la fenêtre.

Prioriser la qualité de l’assiette

Dans la fenêtre :

  • Protéines à chaque repas (poisson, œufs, légumineuses, volaille)
  • Légumes variés, fruits entiers, céréales complètes, bonnes graisses (huile d’olive, noix)
  • Eau, thé/café non sucrés pendant le jeûne (pas de calories)

Gérer les 2 pièges classiques

  1. Dîner tardif : essayez de le remonter d’1 h et observez la différence de sommeil/énergie.
  2. Trop peu de protéines : ciblez 1,2–1,6 g/kg/j si vous vous entraînez (ex. 80 kg → 95–130 g/j), à répartir sur 2–3 prises.

Un exemple de semaine “simple” (16:8)

  • Lun–Ven : 12 h–20 h
    • 12 h : déjeuner complet
    • 16–17 h : collation (yaourt grec + fruits rouges / poignée de noix)
    • 19 h : dîner tôt, riche en légumes et protéines
  • Sam : 10 h–18 h si vous petit-déjeunez en famille
  • Dim : plus flexible (14:10) pour la vie sociale

Rappel : la régularité compte plus que la rigidité. Si une journée “déborde”, reprenez simplement le fil le lendemain.

Source scientifique

Cet article s’appuie sur la revue systématique :
Sánchez-García Ò., Esquius L., Badia-Martínez D.
« Efecto de la alimentación restringida en el tiempo sobre el envejecimiento y el rendimiento de los deportistas »
(Revista Española de Nutrición Comunitaria, vol. 31, n°2, juin 2025, DOI : 10.63474/renc.v31i2.6)
Recherche menée à l’Universitat Oberta de Catalunya (UOC), Barcelone.

Photo créée par Freepik

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