Exercice : renforcer ses nerfs en 4 semaines

homme qui sert son poignet

En avançant dans l’âge, on parle souvent de muscles qui perdent en force, de mémoire qui s’effiloche ou de métabolisme qui ralentit. Mais il existe un autre acteur essentiel de notre autonomie dont on parle moins : nos nerfs. Avec le temps, ils transmettent les signaux électriques un peu plus lentement, ce qui peut rendre les mouvements moins fluides, allonger le temps de réaction… et augmenter le risque de chute.

La question est simple : peut-on agir sur cette lente dégradation nerveuse ? Une équipe de chercheurs s’est penchée dessus et leurs résultats sont enthousiasmants.


Une étude simple, mais révélatrice

Publiée en octobre 2025 dans Medicine & Science in Sports & Exercise, l’étude a suivi 48 volontaires âgés de 18 à 84 ans. L’expérience était d’une simplicité désarmante : pendant quatre semaines, un groupe devait réaliser des exercices de préhension (séries avec poignées réglables, balles anti-stress, anneaux de résistance, élastiques pour doigts) trois fois par semaine, environ 30 à 45 minutes à chaque fois.

Les chercheurs ont mesuré la vitesse de conduction nerveuse (VCN), c’est-à-dire la rapidité avec laquelle les signaux voyagent du nerf jusqu’au muscle. Résultat : après quatre semaines, la vitesse de conduction avait augmenté de 5 à 6 % chez les jeunes comme chez les plus âgés.

Chez les participants de plus de 60 ans, l’amélioration a été tout aussi nette que chez les plus jeunes, ce qui contredit l’idée reçue selon laquelle “les nerfs des seniors ne s’adaptent plus”.


Pourquoi c’est une découverte importante

Jusqu’ici, la recherche s’est surtout concentrée sur la sarcopénie, c’est-à-dire la perte musculaire liée à l’âge. On sait depuis longtemps que l’entraînement en résistance ralentit ce phénomène. Mais la santé nerveuse restait un angle mort. Cette étude démontre que les nerfs eux-mêmes, et pas seulement les muscles, peuvent retrouver de la vitalité grâce à un entraînement régulier.

Concrètement, cela veut dire :

  • des temps de réaction plus rapides, utiles pour éviter une chute ou rattraper un objet,
  • des gestes plus sûrs et coordonnés au quotidien,
  • un meilleur contrôle moteur, donc plus de confiance dans ses mouvements.

C’est une avancée majeure : préserver ses nerfs, c’est préserver son autonomie.


Une bonne nouvelle après 45 ans

Le plus encourageant, c’est que ces bénéfices apparaissent vite. En seulement quatre semaines, des changements sont visibles. Bien sûr, la force musculaire a progressé davantage chez les jeunes que chez les seniors dans ce court laps de temps. Mais la réponse nerveuse, elle, a été immédiate dans les deux groupes.

Cela signifie qu’à tout âge, il n’est jamais “trop tard” pour stimuler son système nerveux. Même si vous n’avez jamais pratiqué de musculation, même si vous n’avez pas remis les pieds dans une salle de sport depuis des années, quelques exercices réguliers suffisent à enclencher le processus.


Que peut-on faire au quotidien ?

Vous n’avez pas besoin d’un laboratoire ni d’un équipement sophistiqué. Voici quelques exercices inspirés de l’étude :

  • Serrer une balle de stress 20 à 30 fois, main droite puis main gauche.
  • Utiliser un anneau ou une pince de préhension réglable pour renforcer la force des doigts.
  • Ouvrir la main contre la résistance d’un élastique pour muscler aussi l’extension.
  • Répéter ces mouvements pendant 30 minutes, trois fois par semaine.

Au-delà des mains et des avant-bras, tout exercice de résistance (marche rapide avec haltères légers, squats, montées d’escaliers) contribue à stimuler la communication entre nerfs et muscles.


Un message positif pour le bien vieillir

Cette recherche nous rappelle une vérité simple : le corps garde une capacité d’adaptation étonnante, même après 60 ans. Nos nerfs, souvent perçus comme fragiles et condamnés à décliner, peuvent encore gagner en rapidité et en efficacité grâce à l’exercice.

Ce n’est pas une promesse miracle, mais une piste concrète pour entretenir son autonomie et sa qualité de vie. Et elle tient en une phrase : il n’est jamais trop tard pour entraîner ses nerfs.

Image créé par Freepik

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