Pourquoi on devient moins sociable avec l’âge (et c’est OK)

Pourquoi on devient moins sociable avec l’âge (et c’est OK)

Pourquoi, avec l’âge, on peut avoir un peu moins envie de voir du monde, de sortir ou de téléphoner ?
Ce n’est pas une question de caractère. Ce n’est pas non plus un défaut à corriger. C’est un changement naturel, inscrit… dans notre cerveau.

Une étude scientifique menée en Allemagne et publiée en 2025 nous aide à mieux comprendre ce phénomène. Et surtout, elle ouvre des pistes concrètes pour mieux vivre cette évolution.


La sociabilité, une force pour bien vieillir

On le sait : avoir des liens sociaux solides est un facteur clé de santé, de bien-être et même de longévité.
Mais il arrive qu’avec l’âge, on ressente un certain retrait social :

  • Moins d’envie de téléphoner
  • Moins de spontanéité pour aller vers les autres
  • Moins d’énergie pour participer à des événements

Et parfois, on s’en veut ou on s’interroge.


Ce que la science découvre : un cerveau qui change… et qui s’adapte

L’étude menée auprès de 196 adultes de 20 à 77 ans a utilisé l’IRM pour observer le cerveau au repos, et a comparé cela aux réponses des participants sur leur niveau de sociabilité.

Résultat ? Le cerveau change avec l’âge dans ses connexions internes, ce qui peut modifier notre sociabilité. Deux grands phénomènes ont été observés :


Des connexions émotionnelles plus actives

Le cerveau limbique, responsable des émotions, devient plus actif. En particulier, les zones liées au ressenti intérieur et à la vigilance (insula, système limbique) prennent plus de place.

Cela peut rendre plus sensible à la fatigue sociale, au besoin de solitude, ou au sentiment d’être « moins à l’aise » dans les relations.


2. Des connexions cognitives un peu moins fluides

Le cortex préfrontal, impliqué dans la planification, l’estime de soi et la gestion de la pensée sociale, voit ses connexions diminuer avec l’âge.

Cela peut ralentir la prise d’initiative, diminuer la spontanéité, ou complexifier la gestion d’interactions multiples.

Ce n’est ni une régression, ni une fatalité

Ces changements ne veulent pas dire que l’on « devient asocial ».
Ils traduisent simplement un nouvel équilibre interne :

Le cerveau émotionnel (limbique) prend un peu plus le relais,
Le cerveau rationnel (cortex) devient plus sélectif.

Et bonne nouvelle : le cerveau reste plastique, c’est-à-dire capable de s’adapter, de créer de nouvelles connexions, et de renforcer les circuits utiles… à tout âge !

Que faire dans la vie de tous les jours ?

Comprendre ce qui se joue

Ressentir moins d’envie de sociabilité n’est pas une faiblesse, mais un ajustement cérébral normal.

2. Stimuler doucement les bons circuits

  • Continuer à entretenir des liens (même brefs ou à distance)
  • S’autoriser des temps calmes, mais ne pas couper totalement le lien
  • Privilégier la qualité à la quantité dans les relations

3. Accompagner ses décisions avec bienveillance

Notre cerveau validant les choix d’abord par l’émotion, puis par la raison, il est utile de :

  • Se laisser toucher par des récits, des témoignages
  • Puis valider par des éléments concrets et simples (ex : « C’est facile », « Je peux essayer deux mois », « Je peux me rétracter »)

Une leçon précieuse pour bien vieillir

“Vieillir, c’est apprendre à vivre avec un cerveau qui ressent plus, mais qui demande plus de clarté pour décider.”

Accepter ce fonctionnement, c’est éviter les jugements inutiles (« je ne suis plus comme avant ») et favoriser des stratégies adaptées pour rester en lien avec les autres, à son rythme, avec sérénité.

Photo créée par Freepik

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