Parler 2 langues pourrait préserver votre cerveau

une senior anglais français

Et si apprendre une deuxième langue, même tard dans la vie, aidait à ralentir les effets de la maladie d’Alzheimer ? C’est ce que révèle une étude canadienne récente publiée dans la revue Bilingualism: Language and Cognition.

Un hippocampe mieux préservé chez les personnes bilingues

Les chercheurs de l’Université Concordia, à Montréal, ont analysé le cerveau de 364 personnes à différents stades de vieillissement cognitif – du vieillissement normal à la maladie d’Alzheimer. Leur objectif : comprendre si le bilinguisme protège certaines zones du cerveau.

Résultat frappant : chez les personnes atteintes d’Alzheimer, celles qui parlaient deux langues avaient un hippocampe (la région du cerveau liée à la mémoire) mieux préservé que celles qui ne parlaient qu’une seule langue. Et cela, même chez les bilingues tardifs (ceux qui ont appris une seconde langue après l’enfance).

En clair, leur cerveau montrait moins de dégradation physique, alors que la maladie avait pourtant progressé. Cela suggère un effet de “maintenance cérébrale” : le cerveau conserve sa structure plus longtemps, malgré la maladie.

Même un apprentissage tardif serait bénéfique

L’étude montre aussi que les bénéfices ne sont pas réservés aux personnes parfaitement bilingues depuis l’enfance. Beaucoup des participants avaient appris une seconde langue après l’âge de 5 ans, et n’avaient qu’un niveau modéré. Pourtant, les effets positifs sur la structure cérébrale étaient présents.

Autrement dit : il n’est jamais trop tard pour s’y mettre !

Apprendre une langue, un facteur de prévention parmi d’autres

Attention : parler deux langues ne prévient pas Alzheimer. Mais cela peut aider à mieux résister à ses effets et à retarder les symptômes.

L’étude ne montre pas d’effet clair sur les fonctions cognitives à court terme (comme la mémoire ou la concentration), mais bien sur la structure du cerveau, ce qui pourrait expliquer pourquoi certains bilingues voient les symptômes apparaître plus tard.

Une piste simple pour bien vieillir

Les chercheurs concluent que le bilinguisme pourrait faire partie des stratégies de santé publique pour favoriser un vieillissement en bonne santé. Tout comme l’activité physique, une alimentation équilibrée ou la stimulation sociale, l’apprentissage d’une langue pourrait contribuer à entretenir la santé du cerveau.

Alors pourquoi ne pas s’inscrire à un cours d’espagnol, d’italien ou de créole réunionnais ? 😉


🧪 En résumé :

Ce que l’on sait maintenant
✅ Le cerveau des personnes bilingues est mieux préservé au niveau de l’hippocampe.
✅ Cet effet existe même si la langue a été apprise tardivement.
❌ On ne peut pas encore dire que cela améliore directement la mémoire ou les capacités cognitives.
🎯 Cela pourrait faire partie d’une stratégie globale de prévention du déclin cognitif.