Faire du sport, c’est bon pour la santé. Mais peut-on en faire trop ? Une récente étude du European Journal of Epidemiology s’est penchée sur la question et révèle un résultat surprenant : l’excès d’activité physique pourrait accélérer le vieillissement biologique. Alors, comment trouver le bon équilibre entre bouger suffisamment pour rester en bonne santé et éviter d’en faire trop ?
L’exercice, un allié de la longévité… jusqu’à un certain point
Nous savons tous que l’activité physique est essentielle pour maintenir une bonne condition physique et réduire les risques de maladies chroniques. Cette nouvelle étude, menée sur plusieurs décennies auprès de jumeaux finlandais, confirme que les personnes actives ont un risque de mortalité plus faible que les sédentaires. Cependant, elle met aussi en lumière un point inattendu : les personnes très actives présentent un vieillissement biologique plus rapide que celles qui pratiquent une activité physique modérée.
L’étude a identifié quatre groupes :
- Sédentaires : ceux qui bougent peu, avec un vieillissement accéléré.
- Modérément actifs : ceux qui respectent les recommandations de l’OMS (150 minutes d’activité modérée par semaine).
- Actifs : ceux qui pratiquent un peu plus que les recommandations.
- Très actifs : ceux qui pratiquent du sport de manière intensive et régulière.
Si les sédentaires vieillissent plus vite et ont une mortalité plus élevée, les chercheurs ont découvert que les très actifs présentent aussi un vieillissement biologique accéléré, comparable à celui des sédentaires.
Pourquoi trop de sport pourrait être néfaste ?
L’explication repose sur plusieurs facteurs biologiques :
- Un stress oxydatif accru : L’exercice intense entraîne une production importante de radicaux libres qui, en excès, peuvent endommager les cellules et accélérer le vieillissement.
- Une inflammation chronique : Des entraînements excessifs et une récupération insuffisante peuvent provoquer une inflammation persistante, délétère pour les organes et les tissus.
- Un impact sur le cœur et les reins : L’étude a relevé que certains biomarqueurs liés à la fonction rénale et cardiovasculaire étaient plus élevés chez les très actifs, ce qui pourrait expliquer une plus grande vulnérabilité aux problèmes cardiaques.
- Un phénomène de surentraînement : Trop d’exercice sans récupération suffisante peut affaiblir le système immunitaire et rendre le corps plus vulnérable aux infections et aux blessures.
Trouver le bon équilibre : ni trop, ni trop peu
Si faire du sport est indispensable pour bien vieillir, il est donc crucial de le pratiquer avec mesure. Voici quelques conseils pour un équilibre optimal :
✔ Écouter son corps : La fatigue excessive, les douleurs persistantes ou les troubles du sommeil peuvent indiquer un surentraînement.
✔ Privilégier la variété : Alterner entre cardio, musculation et activités douces comme le yoga ou la marche rapide permet d’éviter une sollicitation excessive de certaines parties du corps.
✔ Accorder une importance à la récupération : Le repos est essentiel pour permettre aux muscles et aux cellules de se régénérer. Le sommeil, l’hydratation et une alimentation équilibrée jouent un rôle clé.
✔ Adopter une approche modérée : L’étude suggère que suivre les recommandations de l’OMS (150 minutes d’activité modérée ou 75 minutes d’intense par semaine) suffit pour en retirer les bienfaits sans risques inutiles.
Conclusion : bouger intelligemment pour bien vieillir
Loin de remettre en question les bienfaits du sport, cette étude rappelle surtout l’importance d’un équilibre adapté. Un mode de vie actif est un pilier du bien vieillir, mais l’excès peut être contre-productif. Plutôt que d’accumuler les heures d’entraînement, mieux vaut privilégier une pratique modérée et régulière, adaptée à son âge et à sa condition physique. L’objectif ? Rester en bonne santé et profiter pleinement des années à venir, sans précipiter inutilement le vieillissement biologique.
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