Prendre soin de soi quand on est aidant de son parent âgé

Prendre soin de soi quand on est aidant d’une personne âgée

S’occuper des autres commence par s’occuper de soi. Quand on est aidant d’une personne âgée, il est naturel de se dévouer à l’autre. Mais ce rôle exigeant, bien qu’enrichissant, peut peser sur la santé physique et mentale. Prendre soin de soi n’est ni égoïste ni superflu, c’est une condition essentielle pour mieux accompagner et prévenir l’épuisement.

L’impact des aidants : ce que dit la science

Des études récentes montrent que les aidants sont plus exposés au stress chronique, à la fatigue et aux troubles du sommeil. D’après une étude publiée par The American Journal of Geriatric Psychiatry (2023), 40 % des aidants familiaux présentent des signes de dépression modérée à sévère. À long terme, ces difficultés peuvent même augmenter le risque de maladies cardiovasculaires ou d’affections liées au stress.

Une autre recherche de Santé Publique France indique que les aidants qui prennent du temps pour eux réduisent de 30 % leur risque de burn-out. De plus, ceux qui pratiquent des activités de relaxation et de loisirs rapportent une meilleure qualité de vie globale.

Des solutions concrètes pour rester en forme

1. Planifiez du temps pour vous

Fixez-vous des moments réguliers pour pratiquer une activité que vous aimez : marche, yoga, lecture, jardinage. Ces pauses régénératrices ont des bénéfices prouvés sur la réduction du stress (Harvard Medical School, 2022). En prenant du recul même brièvement, vous préservez votre énergie et votre patience.

Pensez à planifier ces moments comme des rendez-vous inégociables. Ils deviendront des repères rassurants dans votre emploi du temps chargé.

2. Demandez de l’aide et partagez les responsabilités

N’hésitez pas à mobiliser votre entourage ou à faire appel à des services d’aide à domicile. Un soutien même ponctuel permet de souffler et de mieux gérer la charge mentale. Selon l’Inserm, les aidants qui partagent leurs responsabilités avec d’autres présentent moins de problèmes de santé.

En France, des associations comme France Alzheimer ou APF France Handicap proposent des réseaux de soutien et des groupes de parole pour les aidants. Ces espaces permettent d’échanger, de trouver des solutions pratiques et de se sentir moins isolé.

Pensez également à utiliser les services de répit*, qui offrent des solutions temporaires de prise en charge de la personne aidée. Ces dispositifs permettent aux aidants de souffler quelques heures ou quelques jours, en sachant que leur proche est entre de bonnes mains. Selon la Fondation Médéric Alzheimer, le recours au répit contribue à réduire significativement les niveaux de stress et d’épuisement des aidants.

3. Pratiquez la relaxation et la respiration

Des exercices simples de méditation ou de cohérence cardiaque peuvent être intégrés en quelques minutes par jour. L’Académie Nationale de Médecine recommande 10 minutes de méditation quotidienne pour améliorer la résistance au stress et diminuer les risques de troubles psychosomatiques.

La cohérence cardiaque, par exemple, consiste à respirer lentement et de façon rythmée, ce qui a pour effet de réduire immédiatement les symptômes de stress.

4. Consultez régulièrement votre médecin

Faire un bilan de santé annuel est indispensable. Écouter son corps, reconnaître les signaux de fatigue et agir rapidement permet de prévenir des problèmes plus graves. Des examens simples, comme le bilan cardiovasculaire, permettent de s’assurer que tout va bien.

Il est également utile de consulter un psychologue si vous ressentez des signes de mal-être. Parler permet de prendre du recul et d’éviter l’accumulation de stress.

Cultiver des relations sociales et maintenir une vie équilibrée

Rester connecté avec vos amis et votre famille renforce votre bien-être psychologique. D’après l’Organisation Mondiale de la Santé, les aidants qui maintiennent des liens sociaux réguliers présentent une meilleure résilience face aux difficultés.

Organisez des moments de convivialité, même simples, pour garder ce lien vital. Les activités collectives comme les ateliers, randonnées ou repas partagés permettent de briser l’isolement.

Reconnaitre ses limites et apprendre à dire non

Il est crucial de reconnaître ses limites. Accepter que vous ne pouvez pas tout faire seul(e) est un signe de force. Apprenez à dire non à certaines demandes ou obligations qui pourraient nuire à votre équilibre.

Formulez des demandes claires à votre entourage pour solliciter de l’aide. Vous n’êtes pas seul(e) et le partage des responsabilités est essentiel pour durer dans ce rôle.

L’essentiel

Prendre soin de soi, c’est garantir une meilleure qualité de présence pour ceux que vous accompagnez. Il s’agit de trouver un équilibre, d’accepter de se reposer et de valoriser chaque petit pas vers le bien-être. N’oubliez pas : votre santé est votre plus grand atout pour continuer à donner le meilleur de vous-même.

*Les services de répit comprennent des séjours temporaires en établissement, des accueils de jour ou encore des interventions à domicile pour permettre à l’aidant de se reposer.

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